Ils veulent sauver leur pont

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« Si le remplacement du pont Colbert est officialisé, nous allons réagir et créer un comité de soutien. » Président de l’association les Polletais dont une des vocations est de sauvegarder le patrimoine dieppois, David Raillot n’entend pas rester les bras croisés. « Nous ferons entendre notre voix, promet-il. Ce genre d’initiative a déjà porté ses fruits par le passé. C’est d’ailleurs ainsi qu’un pont, théâtre du débarquement en Basse-Normandie, avait pu être sauvé de la destruction il y a quelques années. »

David Raillot est même persuadé que de nombreux Dieppois l’accompagneraient dans ce combat. Il pourra certainement compter sur Ghislaine Boré, qui loue des chambres d’hôtes à la Villa des Capucins, tout près du pont. « Ce pont est très lié au tourisme, assure-t-elle. Dans mon activité, je ne reçois que des gens extérieurs à Dieppe. Tous sont séduits, fascinés par ce pont. Quand ils ont la chance de le voir tourner, ils le photographient. Je suis bien consciente que sa rénovation engendrerait des désagréments pour les usagers. Je suis aussi concernée par ce problème. Mais, je crois que nous devons le conserver. Le rôle d’un comité de soutien serait d’ailleurs également de prendre en compte les enjeux économiques des commerçants du quartier. »

Pour autant, la marge de manœuvre des opposants au remplacement du pont Colbert est mince. « Nous pouvons peut-être le faire classer à l’inventaire des bâtiments historiques », suggère David Raillot. Une éventualité bien incertaine. « A ce jour il n’est pas protégé, reconnaît-on à direction régionale des affaires culturelles. Il ne l’est qu’au titre de la zone de protection du patrimoine architectural urbain et paysager qui prévoit que “ces ouvrages seront autant que possible, conservés, entretenus et restaurés. Néanmoins, leur conservation sera dépendante de l'évolution du site, de leur usage, de leur reconversion possible et enfin de leur état". »

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